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leur retraite dans la direction suivie par Kutusow.

Le comte Rostopchin fit distribuer à des soldats de police des matières incendiaires qu’il avait fait préparer dès le mois de juillet, par un hollandais nommé Smidt, avec ordre de rester déguisé dans Moscou, et d’y mettre le feu aussitôt qu’il serait au pouvoir des Français. Il prit en même temps la précaution de faire enlever toutes les pompes et autres secours contre les incendies. Des forçats reçurent la liberté, à condition qu’ils concourraient à la destruction de cette antique capitale.

Le 14, à une heure, Murat n’était plus qu’à une demi-lieue de Moscou. À trois heures il pénétrait dans sa vaste enceinte. Les Français s’étaient attendus à trouver une cité populeuse ; ils ne virent qu’une affreuse solitude. Quelques marchands étrangers, quelques individus des dernières classes du peuple, formaient toute la population de Mos-