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bre, il continua sa marche en avant. Le 6, les deux armées étaient en présence. L’armée française s’élevait à cent vingt mille hommes environ ; l’armée russe ne comptait que quatre-vingt-douze mille hommes de troupes régulières. La première avait cinq cent quatre-vingt-sept bouches à feu ; la seconde plus de six cents.

Au point du jour, Napoléon fut instruit que l’ennemi avait conservé ses positions. À six heures du matin, il donna l’ordre de l’attaque, qui commença par une canonnade terrible dirigée contre une grande batterie que Kutusow avait fait construire entre la route de Moscou et le village de Séménowska, et contre trois rideaux qui s’élevaient entre le village et le bois de Borodino. Les redoutes, attaquées par des divisions de grosse cavalerie, furent prises et reprises plusieurs fois avec un acharnement égal de part et d’autre. Plusieurs officiers du 12e régiment de cuirassiers périrent dans ces attaques successives. Le colonel Martis, qui commandait l’ar-