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et de fossés ; mais quand il pleut quelques jours de suite, elles sont impraticables, parce qu’elles ne sont pas ferrées.

La Russie étant mal peuplée, comparativement à son immense étendue, les villages sont situés à une grande distance les uns des autres. Cette disposition du pays forçait l’armée à bivouaquer ; et quoiqu’on eût fait enlever de la vieille Prusse un grand nombre de bestiaux et de denrées, la rapidité des marches isolant les troupes de leurs ressources, elles étaient réduites à se les procurer par des moyens violens, toujours pénibles, souvent insuffisans. On serait tenté de croire que Napoléon, comptant sur sa fortune et sur la valeur de ses troupes, n’avait pas prévu les difficultés sans cesse renaissantes qu’il devait rencontrer dans des contrées si différentes de celles où il avait porté la guerre jusqu’alors. Il ne s’attendait pas à une résistance aussi opiniâtre que celle que les Russes lui opposaient sur tous les points. Il espérait qu’une seule affaire déciderait du