Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/356

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

obligé d’y amener les royalistes par la force des armes. Madame de Turpin en fit part aux chefs de son parti ; mais l’exaltation, la crainte, et on ne sait quelle fatalité attachée à ces malheureuses provinces, semblaient les avoir dévouées aux puissances infernales et à tous les genres de malheurs.

Madame de Turpin ne pouvant plus être utile au parti royaliste, rentra dans ses bois au milieu de sa famille. Le général Hédouville avait reçu l’ordre de l’engager à se rendre à Paris si la paix ne se faisait pas ; et, en cas de refus de sa part, de l’y faire escorter ; mais le général Hédouville eut plus de noblesse dans sa conduite, quoiqu’il sût que madame de Turpin fût suspecte à la police de Paris. Il la pressa seulement de s’y rendre, et lui fit dire que la Vendée acceptait la paix ; et que si, le lendemain, toutes les autres divisions royalistes n’y adhéraient pas, il les réduirait par la force. Madame de Turpin en avertit le comte de Châtillon, sans se permettre une seule réflexion, mais en joignant à sa