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était dans la nécessité d’avoir recours à la faible intervention d’une femme ; mais que l’accablement où l’on était, et la perte inévitable du pays, en faisait une loi ; que madame de Turpin, d’ailleurs, était très-attachée au parti royaliste ; qu’elle était remplie de droiture et de probité ; que déjà, dans la première pacification, elle avait obtenu les succès les plus flatteurs ; que dans les circonstances actuelles, elle se dévouait au salut de son parti ; qu’elle se mettait en route sans passe-port, pour se rendre auprès du général Hoche ; que si elle ne pouvait le joindre qu’à Rennes, elle irait jusque-là, en passant par Angers et Nantes. M. de Puisaye manda qu’il était fort aise qu’on eût choisi madame de Turpin, et envoyant une adresse où elle pourrait le trouver à Rennes, il avertit qu’il s’en rapprocherait et la guiderait pour tout ce qui concernait les armées royales. Mais au moment où madame de Turpin se mettait en route pour Rennes, on vint l’avertir que le général Hoche arrivait à Angers : elle prit alors cette direction, ce