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qui marchaient alors contre Stofflet : ils tinrent à cette condition jusqu’à ce qu’elle leur fût accordée.

Les mêmes chefs avaient aussi chargé madame de Turpin d’inviter le conventionnel Bezard à se rendre en personne à Segré, afin d’être plus à portée de s’expliquer, et d’aplanir les obstacles qui pouvaient s’élever pour la conclusion de la paix. En effet, il y avait beaucoup d’opposition dans le parti royaliste, et il s’élevait sans cesse de nouvelles difficultés. En général, les chefs du bas Anjou n’avaient reçu les propositions de la Convention qu’avec une extrême défiance. Le comte de Dieusie fut même compromis pour s’être conformé au traité de Charette, signé à la Jaunais, quoiqu’il n’y eût accédé que d’après l’avis d’un conseil tenu à cette occasion.

Pendant le cours de ces négociations épineuses, la vicomtesse de Turpin habitait la maison de campagne de M. Bancelin, patriote éclairé et tolérant, propriétaire à Angers. Lui et sa femmes recevaient les chefs royalistes, et