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flottages intérieurs, auraient été distribués de la même manière dans tous les ports de la marine impériale. Hambourg paraissait éminemment propre à devenir le siége de cet immense entrepôt. Fondée par Charlemagne, qui voulait en faire un rempart formidable contre les invasions des peuplades du Nord, cette ville était, à l’époque de sa réunion à la France, une cité opulente et l’une des plus fortes places de change de l’Europe.

On avait fait entrevoir à Napoléon la possibilité d’appeler, sur ce même entrepôt, le commerce de la Perse, de l’Inde et de la Chine, susceptible d’être rétabli, relativement au nord, sur un pied approximatif de ce qu’il était avant la découverte du cap de Bonne-Espérance, lorsqu’il avait son cours par le territoire russe et le Holstein ; d’en réserver le monopole à la France à l’égard de la majeure partie du continent ; d’enlever à l’Angleterre le petit nombre de débouchés que le système continental laissait à ses productions asiatiques ; enfin, de se préparer les moyens de pénétrer, les armes à la main, jusqu’au cœur des établissemens anglais dans l’Inde.

Il était question en outre de donner à la France