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avait reçu l’ordre de délivrer les passe-ports nécessaires pour le voyage du Roi, mais seulement pour douze personnes. Mme la duchesse d’Angoulême n’était pas comprise dans cet ordre ; mais le Roi ne voulut pas s’en séparer, ni elle abandonner son oncle.

Le Roi fixa donc son départ pour le lendemain 22 ; mais Paul Ier, en intimant l’ordre, n’avait pas même songé aux moyens de finances nécessaires pour qu’il pût s’effectuer ; celles du Roi étaient épuisées. Six mois du traitement que Sa Majesté recevait de la Russie étaient expirés et dus. Le duc de Villequier fut, de la part du Roi, trouver M. Arseniew, vice-gouverneur, et en cette qualité président de la chambre des finances de Courlande, pour lui faire connaître la situation et les besoins du Roi. M. Arseniew dit à M. de Villequier, qu’il n’y avait aucune difficulté à ce que la régence de Mittau payât au Roi les cent mille roubles des six mois échus, mais que dans le moment les fonds manquaient au trésor. Pour remédier à cet