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senhorn, pour y chercher M. Colon, premier chirurgien du Roi, fut arrêté et gardé à vue. On fit courir le bruit qu’on allait mander M. le prince de Condé, qui viendrait aussitôt mettre tout à feu et à sang. Le soulèvement fut tel que M. d’Avaray m’a dit que jamais le Roi n’avait couru d’aussi grands dangers. Un chirurgien de la ville mit le premier appareil ; et quoique M. Colon ne fût qu’à quatre lieues de Sa Majesté, ce ne fut que quarante-huit heures après qu’il put se rendre auprès d’elle. D’après les renseignemens obtenus depuis, on a su positivement que cinq scélérats, payés par le Directoire, suivaient à la piste le Roi depuis le moment qu’il avait quitté l’armée, et guettaient celui de consommer ce second régicide. On a su aussi que l’assassin qui avait tiré le coup de carabine, a été lui-même tué à l’armée d’Italie, d’un coup de feu à la tête.

Le maître de l’auberge de Dillingen, fort honnête homme, fut consterné de cet événement affreux et de ce que sa maison en avait été le théâtre. Pour en perpétuer le douloureux