donner. La moitié des sommes qui avaient été confiées à notre loyauté furent consacrées à cet emploi le plus noble sans doute que nous pussions en faire.
Nous restâmes huit mois prisonniers à Moscou, pendant lesquels nous fûmes assez bien traités. D’abord, il ne nous était pas permis de sortir sans être accompagnés ; mais à la fin on se relâcha de cette surveillance, et on nous laissa entièrement libres. Lorsque les Français évacuèrent Moscou, cette ville, si florissante et si peuplée, ressemblait à un vaste désert. Huit mois après de nombreux quartiers avaient reparu : les maisons semblaient sortir de leurs ruines comme par enchantement. Nous reçûmes enfin l’ordre de nous rendre à notre destination.
Arrivés au chef-lieu du gouvernement de Wologda, nous eûmes huit jours de repos. Nous étions logés sur la place, vis-à-vis du corps-de-garde. L’arrivée d’un officier français, que l’on conduisait sous escorte, vint tout-à-coup fixer notre attention. Nous ju-