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trois colonnes d’attaque. Celles qui étaient conduites par les généraux Menou et Kléber furent les plus maltraitées ; ces deux généraux furent eux-mêmes blessés, ainsi que l’adjudant-général Lescale ; ils le furent par les feux partis des murailles et des maisons. Nous aurions pu éviter cette perte en sommant la place ; mais le général en chef voulut commencer par étonner l’ennemi et lui inspirer de la terreur. À onze heures nous étions maîtres d’Alexandrie. Les tirailleurs turcs, qui, sachant à peine tirer un coup de fusil, s’étaient défendus par les fenêtres, étaient ou cachés ou tués. Repoussés de tous côtés, les Turcs se réfugièrent les uns dans les forts, les autres dans leurs mosquées. Là, hommes, femmes, vieillards, enfans, tout fut massacré ; ce ne fut qu’au bout de quatre heures que nos soldats mirent fin au pillage et au carnage. Une tranquillité sombre régna dans la ville. Les forts capitulèrent. Ceux des habitans qui survivaient à cette prise d’assaut étaient tremblans ; ne voyant autour d’eux que