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à la tête des troupes débarquées : il descendit au palais du marquis Parisi, noble du pays, et là, tint conseil avec les chefs de l’armée.

Ce qui parut le flatter le plus dans cette conquête miraculeuse, ce fut moins les canons, les fusils et les munitions de guerre, que le trésor de l’église de Saint-Jean, estimé trois millions. M. Bertollet, contrôleur de l’armée, et un commis du payeur, furent chargés d’enlever l’or, l’argent et les pierres précieuses qui se trouvaient dans cette église et autres endroits dépendans de l’ordre de Malte, de même que l’argenterie des auberges et celle du grand-maître. Dès le lendemain, 14 juin, on fondit tout l’or en lingots, pour être transporté dans la caisse du payeur à la suite de l’armée. Cette caisse était à bord de l’Orient. On fit un inventaire de toutes les pierres précieuses, qui furent mises sous le scellé dans la même caisse ; on vendit une partie de l’argenterie pour de la monnaie d’or et d’argent, qui fut également mise dans la caisse de l’armée.