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et chérissiez. Je vous dénonce, je dénonce au monde entier le chef de cette armée de barbares que vous avez détruits dans la plaine de Mathariéh et de Tripoli. C’est lui qui, de concert avec son aga des janissaires, a mis le poignard à la main de Soliman-el-Agialpi, qui, par le plus noir des attentats, vient de nous enlever celui dont la mémoire doit être chère à tout bon Français. Soldats ! Kléber, en dix jours de temps, a dissipé cette nuée de barbares qui venait fondre sur l’Égypte ; Kléber, par les réglemens les plus sages, avait diminué un grand nombre de dilapidations, inévitables dans les grandes administrations ; Kléber avait payé l’arriéré, et mis la solde au courant. Il s’occupait d’un plan de restauration générale. Soldats ! le plus bel hommage que vous puissiez rendre à la mémoire du brave Kléber, est de vous résigner vous-même à cette discipline qui fait la force des armées : c’est de vous rappeler sans cesse que vous êtes républicains, et que partout vous