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Le cheik El-Bekry n’avait point encore vu l’imprimerie nationale ; il vint visiter cet établissement en ma présence, étant moi-même chargé de l’accompagner. Après avoir contenté sa curiosité en examinant les divers ateliers, il provoqua quelques détails et quelques explications sur l’art même de l’imprimerie.

Entre autres questions, il demanda si la France renfermait beaucoup d’imprimeries ; s’il en existait un grand nombre dans les autres parties de l’Europe ; en quels pays elles étaient le plus multipliées, etc. Lorsqu’on eut satisfait à toutes ses demandes, il s’informa encore s’il y avait des établissemens typographiques en Russie, et parut fort étonné de la réponse qui lui fut faite, que cet état n’avait commencé à se policer réellement, et à se civiliser, que lorsque l’imprimerie y eut été introduite. Il demanda alors quelle influence l’imprimerie pouvait avoir sur la civilisation d’un peuple, et parut comprendre et goûter les raisons qu’on lui en donna,