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faire couler à fond. Ils retournent à l’escadre anglaise, qui, à son tour, les menace de les jeter à la côte, s’ils ne rentrent pas dans le port ; et ils ne doivent leur salut qu’à sir Sydney-Smith. Le général Menou consent enfin à les recevoir dans Alexandrie.

Quand le sort de l’Égypte fut décidé, et que Menou se vit forcé d’accepter les articles de la capitulation offerte par les Anglais, ce général souscrivit à la disposition suivante : que la commission des sciences et arts n’emporterait aucun des monumens publics, ni manuscrits arabes, ni cartes, ni dessins, ni mémoires, ni collections, et qu’elle laisserait le tout à la disposition des généraux et commandans ennemis.

Indignés, les membres de la commission protestèrent contre une telle violence et un tel abus du droit des gens ; ils établirent en fait que leurs manuscrits, leurs dessins et leurs collections étaient leur propriété individuelle, dont personne n’avait le droit de disposer.