Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que vous êtes ici autre chose que membre de l’Institut, et que vous voulez être le chef partout, je sais que j’ai été porté à dire avec chaleur des choses qui retentiront loin d’ici ; mais je ne rétracte pas un seul mot ; je ne crains aucun ressentiment ; et je puis vous dire comme Philippe le médecin dit à un autre homme comme vous, Alexandre ; car mon existence, à laquelle on a pu voir que je ne tenais pas beaucoup, ne peut être désormais compromise : Sacro et venerabili ore spiritus trahitur ; et je me réfugie dans la reconnaissance de l’armée. »

Cette séance n’eut point d’autres suites, parce que Desgenettes jouissait en effet à l’armée de la popularité la plus honorable, et qu’il avait d’ailleurs beaucoup d’amis dans les états-majors, et dans l’Institut même. Quelques jours après, passant devant le front de plusieurs demi-brigades, qui venaient de faire l’exercice aux portes du Caire, dans une plaine, il fut accueilli par les officiers et les soldats avec les plus flatteuses acclamations.