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stitut, crut qu’il y aurait trop d’affectation à ne pas comprendre le médecin en chef dans la liste des commissaires. Celui-ci, s’apercevant du piége, vit qu’on voulait le forcer de sanctionner par sa signature un récit controuvé et apocryphe. Dans sa réponse, il s’expliqua de manière à révéler une partie de sa pensée à ce sujet. Il s’établit alors une espèce de discussion, dans laquelle Bonaparte eut recours aux lieux communs tant rebattus contre la médecine et contre les médecins, qu’il traita de charlatans et de croque-morts. La tête du médecin en chef s’échauffant au milieu d’un nombreux auditoire où il avait beaucoup d’amis, il repoussa des sarcasmes déplacés, en faisant voir que le charlatanisme en politique et dans l’art de la guerre était bien autrement pernicieux et fatal à l’humanité que le charlatanisme dans l’art de guérir, qu’on ne pouvait d’ailleurs appliquer à des hommes dévoués qui avaient fait leurs preuves. Après avoir ajouté que le mépris des principes de morale conduisait aux actions criminelles,