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au milieu d’un espace aride, fait apparaître l’image d’une rivière ou d’un lac.

J’étais resté à l’armée, où j’avais la mission de surveiller les convois de malades et de blessés qui traversaient le désert, avec toutes les précautions imaginables, par les soins de l’ordonnateur et du chirurgien en chef. Chaque demi-brigade était chargée des malades qui lui appartenaient. Les divisions Reynier, Lannes et Bon se mirent en route pour Salahiéh, et les troupes du général Kléber se disposèrent à se diriger sur Damiette par cette langue étroite de sable qui sépare le lac Menzaléh de la mer. Nous étions partis du camp de Cathiéh à deux heures après-midi pour aller passer la nuit près d’une petite oasis composée d’une centaine de palmiers, où l’on trouve de l’eau saumâtre. Cette station de palmiers, on ne la rencontre qu’après avoir marché cinq heures au-delà de Cathiéh. Pour y arriver, nous avions à traverser les sables les plus mobiles et les plus profonds qui existent entre la Syrie et l’Égypte ; ils forment