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d’arriver à Jérusalem ; là, elle apprit que Djezzar-Pacha avait fait couper la tête à quarante Mogrebins, qui s’étaient sauvés avec l’émir Hadji en Syrie, sous prétexte qu’ils avaient servi auparavant les Français ; qu’une caravane de 300 Barbaresques, qui s’était rendue par mer à Acre pour aller à la Mecque, avait été à son retour retenue aussi sous différens prétextes par Djezzar, et qu’il les avait employés aux travaux les plus durs de la guerre, en sorte que la plupart y avaient succombé, et que ceux qui restaient étaient presque tous mutilés.

Ces circonstances ne disposèrent pas la caravane de Maroc à écouter plus favorablement les nouvelles invitations de Djezzar. Cependant Isman-Pacha, qui commandait à Jérusalem, tenta de nouveau de les séduire en leur offrant de l’argent, des chameaux, des chevaux, des munitions, et même de l’artillerie. Quand il vit que les pélerins étaient constans dans leur refus, il employa les menaces et fit des dispositions pour s’oppo-