Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suspendu à une chaîne d’or autour de son col. Elle avait une mise singulière, un gilet brodé et des pantalons de tricot couleur de chair, à la manière de nos danseuses de l’Opéra. La canaille la suivait, et faisait foule pour la voir.

En Égypte, Bonaparte forma d’autres amours. Il se délassa d’abord avec quelques femmes de beys et de mameloucks ; mais ne trouvant avec ces belles Géorgiennes ni réciprocité ni aucun charme de société, il en sentit tout le vide, et regretta plus que jamais, et les lascives Italiennes, et les aimables Françaises. On n’en citait que deux dans l’armée qui eussent pu mériter les soins et les hommages du général en chef. L’une était la femme du général Verd***, qui avait suivi son mari habillée en aide-de-camp ; mais, éprise du général Kléber, elle passait pour être sa maîtresse. L’autre s’appelait madame F*** ; c’était la femme d’un capitaine au 20e régiment de cavalerie, d’autres disent d’un officier d’artillerie, variante qu’on peut expliquer,