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pensé qu’elles étaient données à d’autres, et que d’ailleurs il serait ridicule qu’un homme dont nous avons eu tant à nous plaindre, reprît tout-à-coup une si grande autorité dans le pays. Par la suite, vous verrez le parti que vous pourrez tirer de cet homme. »

Quand le général Kléber eut pris le commandement de l’armée, après le départ du général Bonaparte, il traita presque aussitôt avec Mourad-Bey, pour s’en faire un ami, et agit avec la même loyauté et la même franchise à l’égard d’Hassan-Toubar, auquel il fit restituer ses femmes, et qui depuis cette époque témoigna beaucoup d’attachement aux Français. Rentré en possession de Menzaléh, il fut, peu de temps après, victime de la jalousie d’une de ses femmes ; car tels étaient ses penchans érotiques, qu’il passait successivement, la même nuit, dans les bras de plusieurs femmes de son harem. Ayant excité au plus haut degré la jalousie d’une d’elle, nommée Zeftaya, elle l’empoisonna dans une