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et enfin l’Oasis de Jupiter-Ammon, qui est à quatre-vingts lieues sur la rive droite du Nil. Ainsi la superficie carrée de l’Égypte est de deux cents lieues de long, sur cent vingt de large.

Du temps d’Auguste, l’Égypte contenait douze à quinze millions d’habitans ; ses richesses étaient immenses ; elle était le canal du commerce de l’Inde. Sous Vespasien, elle était déchue ; sa population ne s’élevait plus qu’à huit ou dix millions d’âmes.

Selon les historiens arabes, lors de la conquête de l’Égypte par Amerou, cette contrée avait vingt millions d’habitans, et vingt mille villages ; c’était l’état de prospérité qu’offrait le Nil dans la haute antiquité. Les Arabes y comprenaient, il est vrai, outre la vallée du Nil, les Oasis et les déserts qui dépendent de l’Égypte. Mais l’assertion de leurs historiens n’en paraît pas moins exagérée ; elle ne pourrait s’expliquer que par les résultats d’une excellente administration. Il est certain aussi que la vallée du Nil, fécondée par les eaux, le limon et la chaleur du climat, est plus fertile que les meilleures terres d’Europe. Mais l’inondation ne suffit pas, il faut encore un bon système d’irrigation ; et en Égypte,