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inutiles dans le port. Ces précautions eussent empêché une partie des malheurs où nous a plongés la faute de rester au mouillage et d’y attendre l’ennemi ; car, pour attaquer, il eût dû renoncer au précieux avantage du vent, qui souffle dans la même direction depuis juin jusqu’en septembre. À toutes ces mesures on pouvait ajouter celle de faire placer des frégates de 44 canons, pour empêcher d’être doublés par la tête et par la queue, et d’être mis entre deux feux croisés.

Au lieu de tout cela, la ligne fut établie nord-ouest et sud-est, formant une ligne courbe, la pointe nord, ayant une ancre de poste-stribord au nord-ouest, avec un croupiat, et une ancre-agée babord à l’ouest-sud-ouest, distant d’un vaisseau à l’autre de deux tiers de câble, de l’île douze, et quatre des bancs, sur la pointe desquels nous aurions dû être mouillés.

L’escadre ayant mouillé sans ordres à Aboukir, le vice-amiral ordonna que le vaisseau le Guerrier formât la tête de la ligne.