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se préparer au combat en faisant embossure nord-est et sud-ouest : première sottise, puisque la flotte française, qui, d’après l’apparition des Anglais, devait rester à la voile, mouilla sans ordres, contre toutes les règles de la tactique, de la prudence et du sens commun, en pleine mer, sur des rochers inconnus, au risque de perdre ancres et câbles.

Cependant la descente s’effectua sans obstacles à l’ouest d’Alexandrie ; et le 2 juillet, cette ville fut au pouvoir des Français. Le lendemain, tous les bâtimens du convoi entrèrent dans le port vieux. Bonaparte témoigna à Brueys son désir que toute l’escadre y entrât. Ce dernier, qui cherchait l’occasion de se soustraire aux ordres de Bonaparte, ne voulant pas néanmoins heurter son opinion, fit explorer l’entrée du port, et en fit sonder la profondeur. Ceux qui furent chargés de cette opération rapportèrent que la passe du port, dans sa partie la plus étroite, était d’un demi-câble, qu’il y avait cinq brasses et demie d’eau de profondeur