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villages qui n’ont rien de remarquable. Après sept heures de chemin on arrive à Belbéis, la seule ville qui se trouve sur cette route. On croit que c’est l’ancienne Bubaste, qui aujourd’hui ne contient que des maisons délabrées et des habitans misérables ; à peine occupe-t-elle le tiers de ses anciennes dimensions, comme il est facile de s’en convaincre par les traces de ses vieux remparts. C’était, il y a six siècles, le seul boulevart de l’Égypte du côté de la Syrie. On sait qu’elle opposa une vigoureuse résistance aux attaques d’Amaury, roi de Jérusalem, et qu’elle contenait assez de richesses pour occuper pendant trois jours son armée au pillage. Mais Amaury s’en éloigna ensuite pour quelques sommes d’argent, et les Musulmans restèrent maîtres de l’Égypte.

Au sortir de Belbéis, le pays nous parut plus fertile ; les villages se succèdent et se lient entre eux par leurs vergers. Les fontaines et les coupoles isolées sont plus fréquentes ; mais les sites pittoresques s’évanouissent dès qu’on