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gnons ; ils n’ont pas besoin de voir des patentes pour savoir si une jument est noble, et de quelle écurie elle sort.

Les Arabes sèvrent leurs poulains après cinquante ou soixante jours de lait. Lorsqu’ils naissent dans les villes, et que l’on ne veut pas se charger de leur éducation, on les envoie chez les Arabes du désert. Le prix ordinaire, suivant leur expression, est de donner un pied du poulain, et quelquefois deux, c’est-à-dire qu’à deux ans on paie à celui qui en a eu soin le quart ou la moitié de l’estimation faite par devant experts.

Les Arabes font un grand commerce de chevaux ; ils les vendent à deux ou trois ans, et gardent les jumens, qui leur tournent à profit. On prétend aussi qu’ils les préfèrent par la raison qu’elles ne hennissent pas, ce qui les décèleraient dans leurs courses nocturnes. Les princes arabes ne montent que des jumens ; les Turcs, au contraire, ne se servent ordinairement que de chevaux entiers.