Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

Hagarty, couperosée, solitaire, et souriant à tous les mots qu’on lui disait ; pour ses amis qu’il plaisanta plus librement, le maigre Robert Hargreeve qui professait le tamoul et parlait mal l’anglais, en bégayant ; pour le jeune Cuthbert Hagarty, fiancé depuis quelques jours, et qui écoutait une conversation sévère bien qu’animée, entre son père, membre des Communes, libéral, et le vieux W. Hunter Brice, protectionniste, tory, guerrier et administrateur de deux compagnies de chemins de fer. Sir George prit part à la discussion, non seulement sans effort, mais avec plaisir. On le vit au feu de son regard. C’était un combatif, un entêté, et vraiment un homme complet dans un mérite borné. Il avait vingt ans de plus que lady Breynolds. On eût dit que sa tête était de marbre blanc, coloré d’un peu de rose aux lèvres et de beaucoup de bleu pâle par les veines saillantes du cou, du front, des tempes dégarnies. Physionomie bourrue, autoritaire, impatiente : un nez comme une figue, gros du bout ; une bouche tirée en bas, et des plissures nombreuses, des moulures, des bourrelets mobiles dans la peau flasque sous le menton ;