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ABRABANEL.

sous le nom de Leo Hebræus. Il est nommé mestre Leon Abarbanel, medico hebreo, dans la traduction espagnole imprimée à Venise l’an 1568, in-4.

Juda Abrabanel quitta son père lorsque les Français conquirent le royaume de Naples, et se retira à Gênes pour y exercer la médecine[1]. Samuel Abrabanel vivait encore sous le pontificat de Jules III, comme il paraît par la requête qu’il présenta au cardinal Sirlet, protecteur des néophytes[2]. Il se retira de Naples l’an 1540, et emporta avec soi la valeur de deux cent mille écus[3]. Son père lui dédia le Commentaire in Pirke Avoth, qu’il composa l’an 1496[4].

(K) Abrabanel a fait plusieurs autres livres ] Voici ceux qu’on marque dans le journal de Leipsick[5] : des Commentaires sur la Genèse, sur le Lévitique, et sur les Nombres ; Rasch Amana[6] ; Sepher Jeschuoth Meschicho, qui est un ouvrage sur les traditions qui concernent le Messie ; Zedeck Olamim ; cela regarde les peines et les récompenses de l’autre vie ; Sepher Jemoth Olam ; c’est une histoire depuis Adam ; Maamar Machase Schaddai ; c’est un traité de la prophétie et de la vision d’Ezéchiel contre le rabbin Maimonides ; Sepher Atereth Sekenim ; Miphaloth Elohim [7] ; Sepher Schamaim Chadaschim ; Lahakah Nebhiim. Le sieur Théophile Spizélius remarque que Jean Buxtorfe le fils lui a montré un grand nombre de dissertations tirées des ouvrages d’Abrabanel, lesquelles il avait traduites en latin[8]. Elles ne peuvent qu’être semblables à celles du même rabbin, que le même Buxtorfe a traduites et publiées avec le livre Cosri. Il montra aussi d’autres traductions qu’il avait faites de quelques. livres de ce rabbin. Le Commentaire sur Haggée a été traduit en langue latine par Adam Scherzerus, et inséré dans le Trifolium orientale, publié à Leipsick, l’an 1663. On a publié dans la même ville, en 1686, in-folio, le Commentaire sur Josué, sur les Juges, et sur Samuel. Voyez ce que l’on a dit de cette édition dans le journal de Leipsick, d’où j’ai tiré cet article. En la même année 1686, on imprima à Leide le Commentaire sur Osée, avec la préface sur les douze petits prophètes ; le tout traduit en latin et accompagné de notes, par François ab Husen. M. de Veil, juif converti, publia à Londres, l’an 1683, la préface d’Abrabanel sur le Lévitique. Voyez le journal de Leipsick, au mois de janvier 1684. Nicolas Antomio vous donnera les titres de quelques autres ouvrages de ce rabbin, avec le temps, et le lieu de l’impression quelquefois, selon que la Bibliothéque rabbinique de Plantavit a pu le lui apprendre. M. Moréri ne devait pas dire qu’Abrabanel a écrit un Commentaire sur le Thalmud, mais seulement une pièce du Thalmud intitulée Pirke Avoth. Nicolas Antonio, son unique source, lui a pu si bien expliquer cela, qu’il ne devait point s’y tromper. Le père Simon, qui apprend beaucoup de choses curieuses touchant les livres d’Abrabanel, observe que le livre composé par ce rabbin, sous le titre de Nahalat Avoth, profession des pères, est un Commentaire sur de Traité Pirke Avoth, et que l’un et l’autre ont été imprimés à Venise, in-quarto, en 1585 ; qu’il y a une savante préface de cet auteur au commencement de son Livre Nahalat Avoth, où il explique la succession de la tradition parmi les Juifs, ce qui est une chose fort embarrassée[9].

(L) Je ne trouve point son professorat de Padoue. ] Voyez ci-dessus la remarque (H). Les savans hommes qui nous ont donné[10] un abrégé historique de la vie d’Abrabanel, et qui l’ont suivi presque d’année en année, depuis sa sortie d’Espagne jusqu’à sa mort, n’auraient pas laisse passer une

  1. Bartolocci, Bibl. Rabbin., pag. 881.
  2. Idem, ibidem.
  3. Idem, ibidem, pag. 688, ex Reg. Davide Ganz.
  4. Idem, ibidem, pag. 881.
  5. Acta Lips. Nov. 1686, pag. 531.
  6. C’est-à-dire, Caput Fidei. Il a été traduit en latin par Guillaume Vorstius, et imprimé avec ses notes à Amsterdam, en 1638. Nicol. Anton. Bibl. Hisp., tom. I, pag. 629.
  7. C’est-à-dire. Ouvrages de Dieu. Il y traite doctement de la création du monde et examine d’où Moïse a pris tout ce qui est écrit dans le livre de la Genèse. Simon, Hist. crit. du Vieux Test., pag. 537.
  8. Spizelii Specimen. Bibl. Universal.
  9. Histoire critique du Vieux Testament, pag. 537.
  10. Dans les Acta Lipsiens. Nov. 1686, pag. 528, et seq.