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TIRÉSIAS. TANAQUIL. TANNÉRUS. TRUSCHES.

grecque méritait surtout une remarque dans un livre de la nature d’un Dictionnaire [1].

  1. Dans l’édition de 1725 l’article de Tyrannion est corrigé sur le Dictionnaire de M. Bayle, d’où notre auteur a pris ce qu’il dit ici. Mais il s’y est glissé une faute. On dit que Tyrannion s’appelait auparavant Diocle ; il faut écrire comme M. Bayle, Dioclès. Nouv. Observ.

TIRÉSIAS. Il manque bien des choses à l’article de cet ancien devin : en le voulant trop corriger, on l’a entièrement défiguré. On n’a rien dit sur la nécromancie que Tirésias professait ouvertement, ni sur le sentiment que Lucien lui attribue dans son Traité de l’astrologie [1].

  1. On a aussi réformé cet article sur le Dictionnaire de M. Bayle : mais on n’y a pas mis les deux particularités que notre auteur rapporte ici, et qu’il a tirées de M. Bayle. Nouv. Observ.

TANAQUIL. Cet article est mutilé ; on ne connaît point le mérite de cette illustre reine par ce qu’en disent Moréri et ses continuateurs. Le seul mérite de savoir faire des étoffes (c’est tout ce qu’en dit l’éditeur) n’eût pas été un titre pour faire passer son nom à la postérité, et pour engager saint Jérôme à en parler si avantageusement dans son livre contre Jovinian. Ce père remarque que Tarquin l’Ancien est bien moins connu que son épouse, et que la vertu de cette reine ne s’effacera jamais de la mémoire des hommes. Le seul défaut qu’on lui a reproché, est d’avoir été trop impérieuse ; c’est Juvénal qui semble le lui vouloir attribuer dans sa sixième satire : mais ce reproche ne saurait subsister avec les louanges excessives que lui a données saint Jérôme. C’était à l’habileté de l’éditeur à lever ces contradictions [1].

  1. Dans la dernière édition on trouve un fort bon article de cette reine, dressé sur le Dictionnaire de M. Bayle : mais on ne dit rien du reproche qu’il semble qu’on lui ait fait d’avoir été trop impérieuse. C’est au lecteur à décider si ce reproche, supposé qu’il soit bien fondé, est incompatible avec les louanges de saint Jérôme ; si l’humeur trop impérieuse d’une femme, anéantit les grandes vertus qu’elle peut avoir d’ailleurs. Nouv. Observ.

TANNÉRUS. Cet article a été oublié, et je crois qu’il ne doit pas l’être dans une nouvelle édition. Tannérus fut un très-savant jésuite d’Allemagne, qui s’est rendu célèbre par ses ouvrages et surtout par l’Anatomie de la confession d’Augsbourg qu’il publia, et qui lui attira de terribles adversaires [1].

  1. On trouve l’article de Tannérus dans la dernière édition. Nouv. Observ.

TRUSCHES. Il y a longtemps que les éditeurs de Moréri devraient avoir ouvert les yeux sur une erreur grossière, où ils sont tombés en parlant de Gebhard Trusches, archevêque de Cologne, qu’ils font successeur immédiat de Jean Gebhard de Mansfeld, aussi électeur de Cologne. Devraient-ils ignorer qu’il y a eu trois électeurs entre Mansfeld et Trusches ? En cela le dernier éditeur est moins excusable que les premiers, puis que s’il s’était donné le loisir de consulter les ouvrages des critiques, il aurait reconnu l’erreur de ceux qui ont donné les premières éditions ; et en dernier lieu, il n’avait qu’à consulter la Réponse aux questions d’un pro-