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PRISCILLIEN. PRODICUS. PUTÉANUS.

Essais de littérature avait aussi fort maltraité cet auteur [* 1], sur la foi sans doute [a], de M. Bayle, comme celui-ci l’avait fait sur celle de MM. Sorbière [b] et Graverol ; mais [c] il se rétracta dans la suite [* 2].

  1. (*) Essai de février 1703.
  2. (*) Essai d’avril 1703.
  1. Pour savoir si ç’a été sur la foi de M. Bayle, il faut consulter les Mémoires de Trévoux, page 476 du cinquième tome, à l’édition d’Amsterdam. Notre auteur aurait parlé autrement, s’il avait vu ce qui a été critiqué dans les Essais de littérature en cet endroit-là. Rem. de M. Bayle.
  2. M. Bayle n’a cité, ni n’a dû citer en cet endroit-là M. Graverol, qui n’a pas joint son témoignage avec celui de Sorbière. Rem. de M. Bayle.
  3. C’est-à-dire l’auteur des Essais de littérature. Rem. de M. Bayle.

    promettait sept ouvrages différens dont les titres sont dans la dernière page de son Histoire, parmi lesquels se trouvait sa vie, et celle du duc de Rohan, qui n’ont pas encore vu le jour. » Cela est tiré du Dictionnaire de M. Bayle, dont notre auteur n’est encore ici que le copiste. Nouv. Observ.

PRISCILLIEN. M. Bayle critique souvent Moréri ; le continuateur de ce dernier pouvait à son tour attaquer ce célèbre critique. Sa matière était ample dans l’article de Priscillien, surtout lorsqu’il dit qu’on a condamné dans les IVe. et Ve. siècles les [a] Priscilliens sur des chefs que l’on a canonisés dans saint Augustin, et qui ont été confirmés par les décisions de l’église : il faut consulter sur ce sujet la 93e. épître de saint Léon [1].

  1. Il fallait dire les Priscillianistes. Il est très-vrai que la matière est ample et considérable, mais non pas du ressort d’un Dictionnaire historique tout pur. Dans un Dictionnaire historique commenté cela trouverait bien sa place ; c’est un dogme très-curieux : il s’agit de savoir si saint Augustin faisant consister la liberté en ce que l’âme veut sans contrainte quoique nécessairement, on peut approuver sa doctrine et condamner celle qui pose que les actes de la volonté humaine arrivent nécessairement et fatalement, comme les priscillianistes l’enseignaient. Il est aisé de prouver qu’il n’y a aucune distinction alléguée par les augustiniens que les priscillianistes n’eussent adoptée, et par conséquent que leur doctrine est en fond la même que celle de saint Augustin. Rem. de M. Bayle.
  1. Voyez le Dictionnaire de M. Bayle, à l’article Priscillien. Rem. H. Nouv. Observ.

PRODICUS est un hérétique du IIe. siècle, qui, en qualité de fondateur d’une secte qui fit alors beaucoup de bruit, ne devait pas être oublié dans la nouvelle édition ; je parle de la secte des adamites [1].

  1. Dans l’édition de 1725 on trouve l’article de ce Prodicus. On y a profité du Dictionnaire de M. Bayle, quoiqu’on ne le cite point. Nouv. Observ.

PUTÉANUS. On avait averti les continuateurs de Moréri, de corriger leur chronologie, sur la mort d’Érycius Putéanus ; mais peu attentifs aux avis qu’on leur donne, qu’ils ne prennent pas souvent la peine de lire, ils ont continué de placer cette mort sous [a] l’année 1646. M. Bullard, dans son second tome de l’Académie des sciences, place précisément [b] cette mort sous l’année 1644. En parlant du livre Statera pacis et belli, on aurait pu ajouter [c] que c’était

  1. Ils ont bien fait de continuer à dire que Putéanus mourut l’an 1646. Rem. de M. Bayle.
  2. Ce m’est pas que Bullard ait dit en propres termes que Putéanus mourut l’an 1644. On peut seulement l’inférer de ce qu’il lui donne soixante-dix ans de vie, et le fait naître en 1574. Rem. de M. Bayle.
  3. Mais pour ajouter cela d’une manière intelligible il eût fallu remarquer : 1°. que Putéanus conseillait au roi d’Espagne de faire la paix avec les Provinces Unie, (on a insinué cela dans le Moréri) ; 2°. que cette paix eût fait du bien au roi d’Espagne, si l’on en juge par les mauvais succès de la guerre qu’il continua, et dont il ne se tire enfin l’an 1648, après une infinité de dépenses et de disgrâces, que par une paix honteuse où il accorda aux Hollandais tout ce qu’il leur plut de demander. Rem. de M. Bayle.