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PRÉTEXTAS. PRIOLO.

un nouvel ouvrage en 1704 sur ce sujet, qui doit être consulté [1].

  1. Cet ouvrage est intitulé, Histoire d’Apollonius de Tyane convaincue de fausseté et d’imposture. M. du Pin en est l’auteur. On en a fait usage dans cette édition, en rapportant les jugemens des anciens et des modernes touchant Apollonius de Tyane. Nouv. Observ.

PRÉTEXTAT. Il y a longtemps que Moréri a été critiqué pour avoir mal rapporté le conte que l’on fait du jeune Papyre Prétextat ; mais ses continuateurs n’ont pas laissé de copier les fautes qu’il avait faites sur cet article, et qu’on lui a tant de fois reprochées. Premièrement, il n’est point vrai que Prétextat, pour se défaire des importunités de sa mère, qui le pressait de lui dire ce qui s’était passé au sénat où son père l’avait mené un jour, lui déclara que l’on avait résolu que désormais chaque mari aurait deux femmes ; il lui dit au contraire qu’on avait examiné si cela serait plus avantageux à la république que d’ordonner qu’une femme épousât deux maris. L’espèce, comme l’on voit, est assez différente. Secondement, on avait averti Moréri de confirmer la vérité de cette tradition par une autorité d’un plus grand poids que celle de Macrobe ; en effet le seul témoignage de cet auteur n’imposerait pas silence aux critiques. On sait assez que c’était un diseur de bons mots, et qui cherchait plus à réjouir son lecteur qu’à l’instruire de la vérité des faits : cependant on n’a ajouté dans la nouvelle édition nul témoignage à celui de Macrobe ; il fallait donc rapporter celui de Caton, et celui d’Aulu-Gelle, qui en parle dans son premier livre [1].

  1. Dans l’édition de 1725 on a corrige cet article au mot Papyrius, sur le Dictionnaire de M. Bayle, que notre auteur n’a fait ici que copier. Nouv. Observ.

PRIOLO. J’avoue qu’on a rendu justice, dans la nouvelle édition, à la mémoire de feu M. Priolo, qui avait été cruellement déchirée dans la première édition du Dictionnaire critique de M. Bayle [a], et dans le Sorbériana ; mais enfin l’éditeur aurait pu parler dans un plus grand détail, des ouvrages auxquels M. Priolo avait travaillé, et qui, à ce que je crois, n’ont pas encore vu le jour : en voici les titres, que l’on insérera, si on le trouve bon, dans la première édition que l’on fera du Dictionnaire de Moréri : Libri IV de Stultitiâ humanæ gentis. (Il en eût pu faire au moins encore une douzaine). Libri III Quæstionum naturalium, etc. Opus emunctum, triginta annorum meditatio, quod jam celebratur sub apertiori titulo, etc. De vitâ et gestis Henrici Rohanni Ducis. De vitâ et moribus Cæsaris Cremonini. On dit même qu’il avait fait des notes sur le Traité de l’âme de cet auteur. Vita Benjamini Prioli. Judicium de Scriptoribus græcis et latinis. Epistolarum senilium ad maximos Europæ proceres centuria singularis [1]. L’auteur des

  1. C’est ici qu’il fallait marquer ce qui a été marqué à la fin de l’article, c’est qu’on n’avait parlé que sur la foi du Sorbériana, que l’on avait cité en caractères italiques sans se rendre garant de rien. Tous les lecteurs devraient faire attention à cela, et aller toujours droit à la source pour s’y arrêter, sans rendre responsables les citateurs. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans le dernière édition on a mis, à la fin de l’article Priolo, que cet auteur