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MARTIN. MATTHIEU. MAZZOLIN.

qu’il y ait eu deux Lycurgue, et il semble qu’il confonde le roi de Thrace avec celui de Lacédémone. Enfin, après avoir marqué beaucoup d’incertitude sur ce sujet, il renvoie son lecteur à Moréri. Cette autorité ne devrait pas être d’un grand poids pour un auteur aussi fier que M. Faydit le paraît dans ses ouvrages.

M.

MARTIN AKAKIA. Moréri et ses continuateurs ont fait une lourde faute sur la patrie de ce médecin ; l’on a traduit le mot Catalaunensis, par Catalan, au lieu de Châlonais (si du moins on peut dire ce dernier mot). S’ils avaient bien lu Quenstet, dans son livre de Patriis viror, où ils nous renvoient, ils n’auraient pas fait cette cruelle méprise [1]. J’espère que ces remarques empêcheront qu’on se méprenne dans les éditions suivantes, sur la patrie du chef d’une famille qui est très-considérable dans l’école de médecine de Paris.

  1. Cette remarque est prise de M. Bayle. Dans l’édition de 1725 on trouve qu’Akakia naquit à Châlons-sur-Marne. Nouv. Observ.

MATTHIEU BOSSULUS. Il est différent d’un autre Jean Bossulus aussi Français de nation, et qui l’a précédé de plus d’un siècle, mais qui comme lui a été fort oublié dans sa nation. M. Bayle s’était fort plaint que Matthieu fût si peu connu dans la république des lettres, quoiqu’il eût joué un si grand rôle dans le monde. Il avait été précepteur de don Carlos, fils de Philippe II, roi d’Espagne : il avait enseigné auparavant la rhétorique dans l’académie de Valence. Ces marques d’honneur ne l’ont cependant pas tiré de l’oubli ; et, malgré les tendres sollicitudes de M. Bayle, il y est resté. Qui eût cru que M. Vaultier, qui s’intéresse si fort pour la gloire de sa nation, eût négligé d’informer la postérité que la France avait donné à la cour d’Espagne un homme de cette conséquence ? On a cru que la cause de cet oubli venait de ce qu’il n’avait point fait de livres. Si on ne peut avoir l’immortalité qu’au prix de la qualité d’auteur, en vérité, il faut avouer qu’il serait souvent plus avantageux de rester enseveli dans la poussière avec le commun des hommes, et d’être du nombre de ceux dont le nom ne passe pas la première génération [1].

  1. Dans la dernière édition du Moréri on trouve un bon article de Bossulus ; on y a profité du Dictionnaire de M. Bayle, dont notre auteur n’est ici que le copiste. Nouv. Observ.

MAZZOLIN. L’éditeur a adopté la faute qui a [a] passée dans toutes les éditions au sujet de Sylvestre Mazzolin, dit Prierio ou Prierias : ce [b] général des dominicains ne mourut pas à

  1. Il fallait dire qui a passé, ou qui est passée. Voyez ci-dessus la remarque (a) sur l’article Actor ; la remarque (b) sur l’article Beaupoil ; et la remarque (a) sur l’article Bellay. Rem. de M. Bayle.
  2. On a lieu de croire que Silvestre Priérius n’a jamais été général des dominicains. Rem. de M. Bayle.