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EGHMONT. ENCYCLOPÉDIE. ESPERNAY.

E.

EGHMONT[a]. Ce n’est pas Parler exactement que de dire que le seul qui reste de l’illustre[b] maison d’Eghmont[c], c’est M. le comte d’Eghmont qui a épousé mademoiselle de Cosnac ; c’est pourtant ce que dit notre éditeur, comme s’il avait visité toutes les provinces de Flandre, pour vérifier si cette grande maison est réduite à la seule personne de M. le comte d’Eghmont qui est en France.

  1. Il eût fallu avertir les éditeurs de corriger cette orthographe : il faut écrire Egmont ; et si l’usage n’autorisait pas Egmont, il faudrait pour le mieux écrire Egmond : les auteurs latins disent Egmonda, Egmondanus comes, etc., Strada ne devait point se servir de Egmontius. (Dans la dernière édition, an mot Eghmont, famille, on renvoie à Egmond, où l’on trouve en effet l’article de cette maison. Ce dernier article est précédé de celui d’Egmont, village, ainsi orthographié, quoique dans l’article suivant on écrive Egmond. Nouv. Observ.) Rem. de M. Bayle.
  2. Il y a dans le Moréri que c’est la principale famille de Hollande. Il fallait dire l’une des principales, etc. (Dans l’édition de 1712, et suivantes, on a mis que le village d’Egmond a donné son nom à une principales maisons de Hollande, etc. Nouv. Observ.) Rem. de M. Bayle.
  3. On aurait dû avertir les éditeurs qu’on se trompe dans le Moréri, lorsqu’on y dit que le comte d’Egmont, décapité à Bruxelles le 5 de juin 1568, laissa trois fils et onze filles, il fallait dire trois fils et huit filles. (Dans ces mêmes éditions on donne à ce comte trois fils et dix filles. Nouv. Observ.) Il ne fallait pas oublier la date de l’érection d’Egmont en comté, il fallait dire qu’elle fut faite en faveur de Jean d’Egmont par l’empereur Maximilien Ier., l’an 1488. (On n’a rien ajouté là-dessus dans l’édition de 1725. Nouv. Observ.) Le comte qui fut décapité à Bruxelles méritait un plus long article : on pourra l’augmenter beaucoup, si l’on veut, dans une nouvelle édition ; et l’on fera bien de consulter la dernière Histoire du duc d’Albe. (On n’a point augmenté cet article dans la dernière édition. Nouv. Observ.) M. Moréri n’a suivi que les écrivains ennemis du roi Philippe II. Ce n’est pas remplir le devoir d’un historien ; il fallait consulter les auteurs de chaque parti, et peut-être verrait-on par-là que ce comte n’était pas bien net du crime de lèse-majesté. Il n’est pas hors d’apparence qu’il travaillait adroitement à faire en sorte que Philippe II ne régnât aux Pays-Bas qu’en tant qu’il y enverrait des ordres selon les conseils de la noblesse du pays. Ceux qui aspiraient à cette manière de souveraineté connivèrent aux mutineries de la populace et au pillage des églises. Le comte d’Egmont en fut accusé peut-être avec beaucoup de raison. Rem. de M. Bayle.

ENCYCLOPÉDIE. Ce nom me fait souvenir qu’on a oublié de parler du livre qu’André-Matthieu Aquaviva, duc d’Atri dans le royaume de Naples, fit sous ce titre[1]. La maison Aquaviva a produit de savans hommes.

  1. Dans la dernière édition, au mot Aquaviva, à l’article d’André-Mathieu d’Aquaviva, troisième du nom (c’est ainsi que notre auteur aurait dû le désigner), on marque que ce duc, après s’être trouvé à deux batailles perdues, etc., ayant une inclination particulière pour les savans et pour les lettres, consacra le reste de sa vie à l’étude, et devint même auteur. Mais on ne parle point de son Encyclopédie. Nouv. Observ.

ESPERNAY. L’auteur de la nouvelle édition ne rend pas justice à l’ancienne ville d’Espernay, lorsqu’il n’en fait qu’un bourg. On avait lieu d’espérer qu’il corrigerait sur cet article les premières éditions. Ceux qui voudront être instruits de l’antiquité de cette ville qui est dans la Champagne, n’auront qu’à consulter une lettre adressée au père de Villars, et insérée dans les Mémoires de Trévoux du mois de mai de cette année : mais l’auteur de la lettre impose à celui de la nouvelle édition du Dictionnaire, lorsqu’il lui reproche d’avoir dit qu’Espernay n’est