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BELLAY. BOILEAU. BRANCAS. BRISACH.

BELLAY. Dans toutes les éditions du Dictionnaire historique et dans cette dernière comme dans les premières, en parlant des dignités de l’église de Bellay on a oublié celle d’archidiacre : et on lui a [a] substituée celle de chantre. Cette dernière n’est point une dignité dans cette église, et celle d’archidiacre est la seconde [1] : d’ailleurs la pénultième lettre de Belley n’est point un a mais un e. Cette église a produit de grands sujets.

  1. Il fallait dire substitué : nous voyons par la fréquente répétition de cette faute de grammaire que c’est un idiotisme du pays de l’auteur. Voyez ci-dessous la dernière ligne de l’article Ronsard et la dernière ligne de l’article Rufin. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans l’édition de 1725, au mot Beley, on dit que le chapitre de l’église cathédrale de Beley est composé de dix-neuf chanoines et de quatre dignités, qui sont le doyen, l’archiprêtre, l’archidiacre, et le primicier. Nouv. Observ.

BOILEAU. Gilles Boileau, intendant des menus plaisirs du roi, frère du célèbre M. Despréaux, et de M. l’abbé Boileau, docteur de Sorbonne, était mort avant l’année 1671, où toutes les éditions de Moréri placent sa mort, puisque M. de Montigny qui eut sa place à l’Académie française, y fut reçu des l’an 1669. Cette faute a passé dans toutes les éditions, dans celle-ci comme dans les autres [1].

  1. Cette faute a été corrigée dans l’édition de 1707. M. Bayle s’en était aperçu dans sa Réponse aux Questions d’un provincial, tom. I, chapitre XVIII, pag. 134. Nouv. Observ.

BRANCAS. M. l’abbé de Brancas qui vit aujourd’hui n’est pas fils Madelaine-Claire de Lenoncourt, première femme du feu duc de Villars, mais de Madelaine Girard sa seconde femme [1].

  1. Puisque ces remarques doivent servir à corriger le Moréri, il fallait marquer où cette faute se trouve. Nouv. Observ.

BRISACH. Voici une faute qui est échappée à M. Vaultier ; comme à M. Leclerc et aux autres éditeurs [a] du Dictionnaire de Moréri. Est-il permis d’ignorer qu’il n’y a aucun pont de père sur le Rhin, et que la rapidité de ce fleuve a toujours empêché qu’on y en puisse construire ? Cependant ils disent tous avec beaucoup de fermeté dans l’article Brisach, que cette ville est située sur le Rhin, qu’on y passe sur un pont de pierre : il n’y a sur cette rivière que des ponts de bois [1], et même ce ne sont que des ponts [b] de bateaux. Le premier pont que l’on trouve en remontant vers la source de ce fleuve, c’est le pont [c] de

  1. On peut ajouter que M. Baudrand est au même cas, puisqu’il a dit dans son Dictionnaire géographique en parlant de Brissac : cum ponte lapideo ad Rhenum fluvium. Rem. de M. Bayle.
  2. Il est difficile de comprendre que le pont de Brisach ait été un pont de bateaux, quand on se souvient que la raison alléguée par la France pourquoi elle ne faisait pas promptement évacuer cette forteresse, qu’elle devait rendre à l’empereur selon le traité de Ryswick, était qu’il fallait beaucoup de temps pour arracher les pilotis qui soutenaient le pont. Il avait été stipulé par ce traité de paix que le pont de Brisach serait démoli. Ceux qui lisent la relation du combat qui se donna en 1678, entre les Français et les Allemands au pont de Rhinfeld, comprendront encore moins que ce pont ne soit qu’un pont de bateaux. Rem. de M. Bayle.
  3. Le sieur Coulon, dans son livre des Rivières de France, tom. II, pag. 504, dit qu’il y a douze ponts sur le Rhin, dont le premier est à Stein, et le dernier à Stras-
  1. Dans l’édition de 1707 et suivantes, au mot Brisac, ou Brissac, on a mis qu’on passait le Rhin sur un pont de bois qui fut démoli après la paix de Ryswick. Dans celle de 1725, on écrit toujours Brisach. Nouv. Observ.