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ADAMITES. ADRICHOMITES. ADRIEN VI. AINS.

ADAMITES. Moréri fait dire à saint Épiphane que les temples des adamites étaient des lieux infâmes, à cause des crimes abominables qu’ils commettaient dans ces cavernes d’horreur et de prostitution. Ce saint père ne parle point ainsi dans le sommaire de son livre ; il dit simplement, « que les adamites s’assemblent tout aussi nus qu’ils étaient au sortir du ventre de leurs mères, et en cet état ils font leurs lectures, leurs oraisons et leurs autres exercices de religion. » D’ailleurs, Moréri a avancé trop légèrement qu’il y avait une secte de ces hérétiques en Angleterre. Cela est absolument faux, et l’éditeur a corrigé cet endroit ; mais il n’a pas eu la même précaution à l’égard du texte de saint Épiphane [1].

  1. Tout ceci est tiré de M. Bayle. Ce qui regarde saint Épiphane a été corrigé dans l’édition de 1725 et à la fin de l’article on cite M. Bayle. Nouv. Observ.

ADRICHOMITES [a]. Moréri s’est trompé dans cet article, en prenant Trajectum pour Utrecht, au lieu de le prendre pour Maestricht. Il dit ensuite que l’Adrichomites publia lui-même son Théâtre de la Terre-Sainte ; et il est sûr que cet ouvrage ne fut publié qu’après sa mort ; d’ailleurs ce même bibliographe partage en deux cet ouvrage, en remarquant que le Théâtre de la Terre-Sainte est différent de la Description de la Terre-Sainte, et ce n’est qu’un même ouvrage. L’éditeur a corrigé la première faute, et a a adopté la seconde [1].

  1. Il fallait dire Adrichomius, car c’est ainsi qu’un voit ce mot dans le Dictionnaire de Moréri. Rem. de M. Bayle.
  1. Cette remarque est encore tirée de M. Bayle, à l’article Adrichomius, tom. I, pag. 237. Toutes ces fautes sont corrigées dans l’édition de 1725. Nouv. Observ.

ADRIEN VI. Dans un article où il est parlé de ce pape on le fait de la maison de Fiesque. Je vois bien qu’on a voulu parler d’Adrien V, qui véritablement en était. Mais enfin, c’est toujours une faute qu’il est nécessaire de corriger dans les éditions qu’on pourra donner dans la suite ; car il n’est rien de si différent qu’Ottobon de Fiesque qui fut pape sous le nom d’Adrien V, et qu’Adrien Florent qui le fut sous celui d’Adrien VI. Le premier vivait dans le treizième siècle, et l’autre dans le quatorzième [1].

  1. On a mis Adrien V dans l’édition de 1707 et suiv. Nouv. Observ.

AINS. Cet article était exact dans les éditions précédentes, et on l’a altéré dans celle-ci. La rivière d’Ains [* 1], qui vient du comté de Bourgogne, et qui sépare la Bresse du Bugey, est mal nommée dans la dernière édition, la rivière du Dain. Guichenon, qui a fait l’Histoire de ces deux petites provinces, est le juge naturel de cette question. On n’a qu’à le consulter, on verra comme il y critique Cousin [a] et Masson au sujet de cette rivière [1].

  1. (*) Ens, Indis, Indus, Danus et Idanus, en latin.
  1. C’est-à-dire Gilbert Cousin (Gilbertus Cognatus, qui avait été valet d’Érasme) et Papyre Masson. Rem. de M. Bayle.
  1. Dans l’édition de 1725, à l’article Ain (I), on dit que la rivière d’Ain coule entre la Bresse et le Bugey. Nouv. Observ.