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MONTPENSIER. MOPSUS.

(M) Montmaur mourut l’an 1648. ] Je n’ai vu cela dans aucun livre, mais je le tiens pour indubitable ; car M. Simon de Valhebert, qui a pris la peine de me l’écrire, l’avait su de M. l’abbé Gallois, qui, en consultant les registres du collége royal, avait trouvé que Montmaur fut reçu en survivance de la chaire de professeur royal en langue grecque à la place de Jérôme Goulu [1], l’an 1623, et qu’il mourut l’an 1648, et eut pour successeur Jacques Pigis [* 1].

  1. * Sallengre, et après lui Goujet, disent que Montmaur mourut le 7 septembre 1648. Goujet dit que le successeur de Montmaur au collége de France fut Jean Aubert, mort le 1er. novembre 1650 et à qui succéda Jacques Pigis.
  1. Parisien qui mourut l’an 1639.

MONTPENSIER (la duchesse de), favorite de Catherine de Médicis. Cherchez Longvic, tom. IX, page 346.

MOPSUS. Il y a principalement deux personnes de ce nom dans les livres des anciens : l’un était fils d’Ampycus et de Chloris : l’autre était fils de Tirésias, selon quelques-uns, ou de Manto, fille de Tirésias, selon quelques autres [a]. Nous allons dire quelque chose de chacun. Mopsus, fils d’Ampycus, était élève d’Apollon dans la science des augures, et se fit extrêmement valoir par cette science durant l’expédition des Argonautes [b]. On le surnomme Titarésien [c], du nom de sa patrie qui était dans le pays des Lapithes en Thessalie. Ce ne fut point en son pays qu’il obtint sa principale gloire, mais en Afrique. Il y avait pris terre s’étant égaré de sa route en revenant de Colchos, et y était mort d’une morsure de serpent [d]. Il fut enterré, dit-on, près de Teuchira, l’une des villes de la Pentapole [e] (A), et honoré d’un temple dans la province de Cyrène (B), qui devint fameux par un oracle, dont la première institution est attribuée à Battus le Cyrénien [f]. Ammien Marcellin nous apprend [g] que les mânes héroïques de Mopsus, enterrés en Afrique, soulageaient plusieurs sortes de douleurs, et les guérissaient la plupart du temps. Cet historien fait là une faute qui lui est commune avec quelques autres auteurs (C). Quant à l’autre Mopsus, je vois que le même Strabon, qui le fait fils de Tirésias, à la fin du IXe. livre, le fait fils d’Apollon et de Manto dans le livre XIII et dans le XIVe., et que Pausanias [h] le fait fils de Manto et de Rhacius, chef d’une colonie qui était passée de l’île de Crète en Asie. Rien de tout cela n’est facile à concilier avec la royauté d’Argos, ni avec l’épithète nationale d’Argien qu’on lui a donnée (D). Tous ceux qui parlent de lui en font un grand maître dans la science de deviner. On prétend qu’il fit crever Calchas, le fameux Calchas, qui avait eu l’intendance générale des augures pendant la longue guerre de Troie ; qu’il le fit, dis-je, crever, en disputant avec lui à qui mieux devinerait (E). Cal-

  1. Hygin. cap. XIV ; Scholiasti. Apollon., in lib. I, vs. 65.
  2. Hygin. ibid., Apollon. Argonaut., lib. I vs. 65. Valer. Flaccus, Argon. lib. I, vs. 383, et passim alibi. Statius, Theb., lib. III, vs. 521.
  3. Apollon., lib. I, vs. 65 ; Hesiod. in Scuto.
  4. Apollon., lib. I, vs. 80, et lib. IV, vs. 1520.
  5. Lycophron. Cassand. vs. 877 ; Clem. Alexandrin. Stromat., lib. I.
  6. Clem. Alex., ibid.
  7. Lib. XIV, cap. VIII.
  8. Lib. VII, pag. 207.