mises sans m’en parler. Naturellement, j’ai refusé de payer.
― C’est lui qui a tout payé tout seul ?
— Non, je lui ai donné cinquante piastres, comme je m’y étais engagée. Au début il n’avait été question que de cent piastres en tout.
— Et c’est parce que tu ne voulais pas lui en donner plus qu’il t’a menacée l’autre soir, près du vieux moulin ?
Suzanne hésita quelques secondes. Allait-elle couler Sénécal tout-à-fait ? Pourquoi pas, puisqu’il avait parlé ?
— Non, Bob, dit-elle, ce n’est pas pour ça qu’il m’a menacée. Puisqu’il a parlé, je vais parler et agir, moi ! Si tu veux me ramener à la maison, je te donnerai quelque chose qui te fera plaisir, quelque chose qu’on a cherché pendant bien longtemps et qu’on n’a jamais retrouvé.
— Quelque chose qu’on a cherché longtemps ?
— Oh ! ça n’a rien à voir avec tout ceci, Bob. C’est bien plus grave.
— Plus grave ?
— Certain !… Seulement, je ne te le donnerai qu’à condition que tu me promettes de ne pas me poser de questions : de ne pas me demander comment ce… cette affaire-là est entrée en ma possession. Car ça, vois-tu, je ne suis pas capable de te le dire.
— Promis, fit-il.
— Ah ! dit Suzanne, il a parlé lui ! Il n’aura pas assez de toute sa vie pour regretter de l’avoir fait !
— C’est donc bien grave, ce que tu vas m’apprendre ?
— Tu n’en as aucune idée, Bob !
— Et peut-on savoir ce que c’est ?