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pierres de travers ! Le mortier ne vaut rien ; c’est du gravier, non du sable, qu’il faut. Je vivrai assez pour voir cette maison-là tomber sur la tête de ses habitants ! » Il faisait par là-dessus deux points à son ouvrage ; mais tout à coup il se levait encore et ôtait précipitamment son tablier de cuir en disant : « Il faut absolument que j’aille leur dire leur fait. » Il tombait sur les charpentiers : « Qu’est-ce que cela veut dire ? rien n’est d’aplomb dans votre charpente : est-ce que vous croyez que ces solives-là tiendront ? tout se détraquera d’un moment à l’autre. »

Il a pris une hache entre les mains d’un charpentier et veut lui montrer comment on doit s’y prendre, quand une voiture chargée de terre glaise vient à passer ; il jette là la hache pour courir après le charretier : « Êtes-vous fou ? lui crie-t-il ; y a-t-il du bon sens d’atteler de jeunes chevaux à une voiture surchargée comme celle-ci ? Les pauvres bêtes vont crever sur la place ! » Le charretier ne lui répond pas ; M. Pointu rentre tout en colère dans sa boutique.

Comme il va se rasseoir, son apprenti lui présente un soulier, « Qu’est-ce encore que cela ? lui crie-t-il ; ne t’ai-je pas défendu de découper les souliers si bas ? Qui est-ce qui achètera une pareille chaussure ? ce n’est plus qu’une semelle ! J’entends que mes ordres soient exécutés à la lettre.