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Le lendemain matin il fallait aller chercher du bois dans la forêt ; les autres valets étaient déjà debout, mais notre jeune homme était encore couché dans son lit. Un d’eux lui cria : « Lève-toi, il est temps ; nous allons au bois, il faut que tu viennes avec nous. »

« Allez devant, répondit-il brusquement, je serai encore de retour avant vous. »

Les autres allèrent trouver le fermier et lui racontèrent que son maître valet était encore couché et ne voulait pas les suivre au bois. Le fermier leur dit d’aller l’éveiller encore une fois et de lui donner l’ordre d’atteler les chevaux. Mais le maître-valet répondit de nouveau. « Allez devant, je serai de retour avant vous. »

Il resta couché encore deux heures ; au bout de ce temps il se leva, alla cueillir deux boisseaux de pois, et s’en fit une bonne bouillie qu’il mangea paisiblement, après quoi il attela les chevaux pour conduire la charrette au bois. Pour arriver à la forêt il fallait prendre un chemin creux ; il y fit d’abord passer sa charrette, puis, arrêtant les chevaux, il revint par derrière et boucha la route avec un abatis d’arbres et de broussailles, si bien qu’il n’y avait plus moyen de passer. Quand il entra dans la forêt, les autres s’en retournaient avec leurs charrettes chargées. Il leur dit : « Allez, allez toujours, je serai à la maison avant vous. »