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Et s’adressant à lui encore une fois : « Va-t’en, cria-t-elle, nous ne voulons pas de toi. »

Le jeune homme ne disait pas un mot. Il mit ses chevaux à l’écurie, leur donna du foin et de l’avoine, et fit pour eux tout ce qu’il fallait. Puis, quand il eut fini, il entra dans la chambre, et s’asseyant sur un banc : « Mère, dit-il, j’ai faim ; le dîner est-il prêt ?

— Oui, » répondit-elle, en mettant devant lui deux grands plats tout pleins, qui auraient suffi à nourrir pendant huit jours elle et son mari.

Le jeune homme eut bientôt mangé tout, et il demanda s’il n’y en avait pas encore. « Non, c’est tout ce que nous avons.

— C’était pour me mettre en appétit ; il me faut autre chose. »

Elle n’osa pas lui résister, et mit au feu une grande marmite pleine de lard, qu’elle servit dès qu’il fut cuit. « A la bonne heure, dit-il, voilà une bouchée à manger. » Et il avala tout, sans que sa faim en fût encore apaisée.

Alors il dit à son père : « Je vois bien qu’il n’y a pas chez vous de quoi me nourrir. Procurez-moi seulement une barre de fer assez forte pour que je ne la brise pas sur mon genou, et je m’en irai courir le monde. »

Le paysan était ravi. Il attela ses deux chevaux à sa charrette, et rapporta de chez le forgeron une