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rent de l’aider, « Si tu nous promets, lui dirent-elles, de nous inviter à ta noce, de nous nommer tes cousines sans rougir de nous, et de nous faire asseoir à ta table, nous allons te filer ton lin, et ce sera bientôt fini.

— De tout mon cœur, répondit-elle ; entrez, et commencez tout de suite. »

Elle introduisit ces trois singulières femmes et débarrassa une place dans la première chambre pour les installer ; elles se mirent à l’ouvrage. La première filait l’étoupe et faisait tourner le rouet ; la seconde mouillait le fil ; la troisième le tordait et l’appuyait sur la table avec son pouce, et, à chaque coup de pouce qu’elle donnait, il y avait par terre un écheveau du fil le plus fin. Chaque fois que la reine entrait, la jeune fille cachait ses fileuses et lui montrait ce qu’il y avait de travail de fait, et la reine n’en revenait pas d’admiration. Quand la première chambre fut vidée, elles passèrent à la seconde, puis à la troisième, qui fut bientôt terminée aussi. Alors les trois femmes s’en allèrent en disant à la jeune fille : « N’oublie pas ta promesse ; tu t’en trouveras bien. »

Lorsque la jeune fille eut montré à la reine les chambres vides et le lin filé, on fixa le jour des noces. Le prince était ravi d’avoir une femme si habile et si active, et il l’aimait avec ardeur. « J’ai

trois cousines, dit-elle, qui m’ont fait beaucoup de

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