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VI

quelquefois elle s’amuse sur un détail en apparence inutile et insignifiant ; mais c’est ce détail qui donne au reste un cachet de réalité. L’invention pure a toujours quelque chose de vague ; la vérité observée peut seule arriver à la précision.

Les personnages ordinaires de ces contes sont les animaux parlants, et, parmi les hommes, le Tailleur loustic, le Forgeron envieux et brutal, le Géant crédule, le Nain fantasque, la Méchante sorcière, la Petite fille pieuse, etc. Les bons sentiments triomphent toujours, et l’espièglerie est le seul genre de méchanceté qui reste impuni. On y trouve un amour profond de la famille, et une autre vertu, malheureusement plus commune en Allemagne qu’en France, la douceur envers les animaux. Le génie allemand se révèle aussi dans le sentiment intime de la nature et des beautés de la campagne, qui sont souvent décrites en quelques mots avec un rare bonheur.

Toutes ces qualités, que nous détaillons avec la complaisance d’un traducteur, ne toucheraient peut-être pas beaucoup les plus jeunes d’entre nos lecteurs. Il en est une à laquelle ils seront plus sensibles qu’au pur mérite littéraire : ces récits sont toujours divertissants, pleins de gaieté, de bonhomie, de cette humour naïve qui est particulière aux Allemands.

Nous sommes loin d’avoir traduit tous les contes recueillis par le zèle infatigable des frères Grimm : nous avons fait un choix parmi les plus amusants au point de