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quand elle l’y eut placée, elle tourna. La porte s’ouvrit et elle vit au milieu du feu et de la lumière la Trinité assise ; elle toucha légèrement la lumière du bout de son doigt, et son doigt devint couleur d’or. Alors elle eut peur, elle ferma bien vite la porte et se sauva. Mais elle continua d’avoir peur, quoi qu’elle fit, et son cœur battait toujours sans vouloir se calmer, et la couleur de l’or restait sur son doigt et ne s’effaçait pas, quelque soin qu’elle prît de le laver.

Au bout de peu de jours la Vierge Marie revint de son voyage, appela la jeune fille et lui demanda les clefs du paradis. Pendant qu’elle présentait le trousseau, la Vierge la regarda et lui dit : « N’as-tu pas aussi ouvert la treizième porte ?

— Non, » répondit-elle.

La Vierge porta la main à son cœur ; elle sentit qu’il battait et battait très-fort, et s’aperçut bien qu’elle avait violé son commandement et ouvert la porte défendue. Elle lui dit encore : « En vérité, ne l’as-tu pas fait ?

— Non, » dit une seconde fois la jeune fille.

La Vierge regarda le doigt qui s’était doré en touchant la lumière du ciel, elle ne douta plus que l’enfant ne fût coupable, et lui dit une troisième fois : « Ne l’as-tu pas fait ?

— Non, » dit la jeune fille une troisième fois.

La Vierge Marie dit alors : « Tu ne m’as pas