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pique de l’atmosphère a été poussée assez loin ; mais, je le répète, on ne sait encore que peu de chose, et beaucoup de bonnes et utiles observations restent à faire, notamment celle de l’air vicié dans les lieux infectés par les causes qui produisent les épidémies ou les endémies. Cette étude pourrait nous révéler des faits inconnus dont nous ne soupçonnons même pas l’existence, et qui nous indiqueraient probablement de nouveaux moyens prophylactiques ou thérapeutiques. En même temps que cette étude étendrait le domaine de nos connaissances, elle serait aussi un grand bienfait pour l’humanité[1].

Principaux phénomènes observés chez les cholériques.

Les symptômes du choléra ou les phénomènes présentés par les cholériques sont nombreux et terribles. Les voici tels que je les ai observés et à peu près dans l’ordre de leur apparition :

1° Étourdissement ;

2° Accablement dans les membres ;

3° Fourmillement dans les pieds et les mains ;

4° Refroidissement des extrémités ;

5° Douleur dans la région épigastrique, oppression, gêne de la respiration ;

6° Céphalalgie frontale ou sus-orbitaire ;

7° Douleur autour de l’ombilic, dans l’hypogastre, dans les reins, quelquefois sentiment de chaleur ;

8° Vomissements ;

9° Déjections alvines riziformes ;

10° Crampes ;

11° Cyanose ;

  1. Depuis que le Congrès s’est réuni à Bordeaux, on a pu lire dans les Mondes, revue hebdomadaire des sciences, publiée par l’abbé Moigno, 2e série, t. 1, mars 1866, p. 511, une note qui annonce la découverte de l’agent producteur des fièvres intermittentes, et cet agent serait représenté par les sporules d’une plante agame, qui auraient été observées au microscope et qui, transportées dans un lieu où la fièvre paludéenne n’avait jamais existé, aurait pu l’y faire naître.

    Cette observation est fort remarquable et vient confirmer mes prévisions qui attribuent la plupart des épidémies à des êtres vivants. Cependant je dois dire que des faits positifs et bien observés dans les Marais pontins ayant démontré que la fièvre paludéenne est contractée pendant la nuit et non pendant le jour, il en résulte un doute qui plane sur l’observation précédente, car ce doivent être des animalcules nocturnes et non les sporules d’une plante agame qui déterminent cette maladie.