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et la production de vapeurs dans un milieu limité. L’humidité, l’air calme, la malpropreté, l’entassement de matières susceptibles de s’échauffer, de se décomposer, accélèrent toujours l’action de ces émanations miasmatiques.

La fermentation putride donne encore naissance à de l’acide carbonique, à de l’hydrogène carboné, à de l’acide sulfhydrique, à du carbonate et du sulfhydrate d’ammoniaque ; gaz, tous doués de propriétés méphitiques ou délétères. L’acide sulfhydrique surtout est nuisible au plus haut degré, car des expériences de Chaussier, il résulte que la présence dans l’air de 1/1, 500 de ce gaz suffit pour tuer un oiseau, 1/500 pour tuer un chien et 1/250 pour donner la mort à un cheval. On voit par là, à combien de dangers on s’expose lorsqu’on met des animaux en grand nombre dans des locaux peu spacieux, peu aérés, et où leurs excrétions s’accumulent, se putrifient, sans qu’aucun corps absorbant puisse s’emparer de ces fluides élastiques.

Comme complément de ce que nous venons de dire, nous ajouterons encore quelques mots sur le manque de soins qu’apportent plusieurs propriétaires à l’entretien des habitations de leurs animaux ; il en est, qui, au lieu d’enlever la litière tous les quatre ou cinq jours, la laissent sous prétexte d’avoir un meilleur fumier, pendant 15, 20 et même 30 jours, d’où il résulte que tous les produits d’excrétion se corrompent, et deviennent une nouvelle cause d’infection très-préjudiciable à leur organisme ; D’autres au contraire l’enlèvent assez fréquemment, mais ils ont la mauvaise habitude soi-disant qu’ils économisent leur temps et l’espace, d’entasser le fumier dans le local même, ce qui contribue encore à vicier le peu d’air