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LE CURÉ LABELLE

allégoriques envoyés par diverses corporations et d’une multitude innombrable de fidèles appartenant à toutes les classes de la société. Ce fut avec cette pompe vraiment royale, au milieu des larmes de tout son peuple, que ce fils de plébéien fut conduit au cimetière où il avait préparé sa place quelques années auparavant.

Un trait caractéristique montre combien M. Labelle avait confiance dans l’avenir de son œuvre. Il avait une belle bibliothèque et quelques immeubles. Par testament, il les donna au futur diocèse de Saint-Jérôme, qui deviendra la ville épiscopale de l’ancien royaume du Nord où quarante paroisses ont été créées par ses soins.

Les honneurs décernés au grand patriote canadien dans les six mois qui ont suivi sa mort, prouvent quelle place il tenait et combien sa mémoire est en bénédiction. La plupart des « cercles, confréries, sociétés et associations coloniales » du Bas-Canada prirent des « résolutions » exprimant leurs regrets, déclarant que le curé Labelle avait bien mérité de la patrie, et concluant à la célébration d’un service solennel pour le repos de son âme. Cette reconnaissance nationale, revêtant une des formes les plus touchantes de la foi de nos aïeux, se manifesta jusqu’à Paris, et, le 17 juin dernier, la colonie canadienne de Paris faisait célébrer à Sainte-Clotilde un service funèbre pour le Roi du Nord. M. l’abbé Lacroix, docteur ès lettres, prononça son oraison funèbre en présence d’une foule