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LE CURÉ LABELLE

On reçoit dans cette maison une éducation classique très complète, qui s’étend des classes élémentaires jusqu’à la philosophie et la logique inclusivement.

Antoine Labelle y resta huit années consécutives, et se fit remarquer de bonne heure « par un jugement sain, une mémoire heureuse et tenace. » Bien vu des élèves à cause de son bon caractère, il en était estimé pour sa vive intelligence. La preuve, c’est qu’il fut élu président de la société grammaticale et, plus tard, vice-président de la société littéraire du collège. Bien qu’il réussît à peu près dans toutes les branches d’études, il préférait l’histoire et la philosophie. De Maistre, de Bonald et Balmès étaient ses auteurs favoris. Pourtant, il leur préférait encore les Études d’Auguste Nicolas, qui obtenaient alors un légitime succès. Il les savait presque par cœur et les citait avec tant de complaisance que ses camarades le désignaient sous le nom de l’illustre écrivain.

C’est à Sainte-Thérèse que Labelle eut pour condisciples ou pour élèves les hommes éminents qui soutiennent la renommée de la nouvelle France, tels que Mgr  Lorrain, évêque de Pembroke, le R. Proulx, vice-recteur de l’Université Laval, un des meilleurs écrivains du Canada, et beaucoup d’autres qui n’entrèrent pas dans l’état ecclésiastique.

Pour lui, il n’eut pas d’hésitation et suivit sa voie, prit la soutane, reçut la tonsure et devint