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LE CURÉ LABELLE

professeurs chrétiens et français, je me charge de vous en trouver. »

Il fit dresser le plan de l’édifice, jolie bâtisse en pierre et en brique à trois étages, ayant trente mètres de façade avec chapelle latérale. Dès que la construction fut achevée il y installa les religieux de Sainte-Croix du Mans. Ces habiles maîtres eurent bientôt cent élèves (1873). Aujourd’hui ils en ont deux cent cinquante et leur collège a rendu beaucoup plus de services à la colonisation, que s’il avait produit des licenciés en philosophie et des docteurs en droit. Il établit de même un pensionnat pour les jeunes filles, un hospice pour les malades et les orphelins. À Saint-Jérôme, le curé était le membre le plus actif des confréries pieuses, réunions de charité, cercles catholiques d’ouvriers, associations de jeunes gens ; il était à la tête de tout, et chacun était fier d’avoir un tel patron.

Un député publiciste, résumant dans un grand journal canadien la situation acquise par le curé de Saint-Jérôme, traçait de lui ce portrait fort ressemblant (1883) :

« À cinquante ans, le curé Labelle répand encore partout le mouvement, l’activité, la vie, tant la nature a mis chez lui de sève et d’exubérance ; il est essentiellement expansif de caractère et ceux qui l’entourent ne peuvent faire autrement que de s’imprégner de ses idées, de ses projets, de ses espérances, tant il sait bien les faire connaître et en montrer le côté séduisant, généreux,