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LE CURÉ LABELLE

(1833-1891)


Il n’y a certainement pas cinquante ans que les Français soupçonnent l’existence d’hommes remarquables de l’autre côté de l’océan. Nous ne connaissions en Amérique que Washington, Bolivar et quelques autres notoriétés plus ou moins politiques. Nous regardions les Canadiens comme très malheureux d’habiter un pays froid, de vivre sous la domination des Anglais. Il a fallu que des faits éclatants vinssent nous ouvrir les yeux et nous apprendre que dans ces races nouvelles et entreprenantes, il se trouve de vrais génies, de grands patriotes, d’admirables prêtres et d’illustres soldats.

La petite colonie « des arpents de neige », ridiculisée par Voltaire et cédée par la France en 1763, nous apparaît cent vingt ans plus tard sous la forme d’une immense confédération, marchant à la conquête du nord américain. Depuis dix ans, une multitude de livres, de journaux et de revues nous ont redit les efforts