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CONFESSION

D’AGLAÉ BELLES DENTS.

— C’est à vous, mesdames, d’examiner si je mérite réellement ce sobriquet de Belles Dents que m’ont donné mes camarades, dit Aglaé, en ouvrant une bouche fraîche comme une rose, et en montrant le plus beau ratelier du monde.

— Vous êtes parfaitement digne de ce nom, Aglaé, lui répondit-on d’une voix unanime, car d’honneur, vous pourriez disputer le prix de la fraîcheur et de l’éclat à Hébé même.

Après ce prélude flatteur pour la petite vanité d’Aglaé, elle entama ainsi l’histoire de sa carrière galante :

— Débauchée à l’âge de seize ans par un négociant, voisin de la maison de mon père, à Tours, je crus d’abord dans ma simplicité que ma fortune était faite et que les serments d’a-